Les différences majeures entre un travailleur indépendant et un salarié
Vous êtes sur le point de vous lancer en freelance ? Vous avez déjà créé votre activité et avez du mal à y voir clair ? C’est tout à fait normal. Le passage entre le salariat et la vie d’indépendant est parfois vertigineux. Qu’est-ce qui différencie réellement un salarié et un entrepreneur ? Responsabilités, quotidien, vie privée ou encore relations humaines, on vous fait un point complet 🧐
Les responsabilités quand on est indépendant
Le seul maître à bord
Les responsabilités sont complètement différentes de celles d’un salarié. En devenant indépendant, vous serez le seul maître à bord.
L’avantage ? Vous avez la liberté de choisir vos projets, de fixer vos tarifs et de travailler avec tel client plutôt qu’un autre. En pratique, cela peut être un peu plus compliqué, même si vous avez toujours la possibilité de dire non.
L’inconvénient ? Vous devez apprendre à gérer tous les pans de votre activité professionnelle, même les désagréments.
Des droits et des devoirs
Le terme « micro-entreprise » ne doit pas vous induire en erreur : être micro-entrepreneur, c’est être indépendant, et donc chef d’entreprise.
Même si ce statut bénéficie d’allégements particuliers, vous avez des droits et des devoirs, comme tous les autres entrepreneurs. Cela comporte donc des obligations comptables, fiscales et administratives.
Une responsabilité juridique totale
En devenant micro-entrepreneur, vous serez responsable de vos actes professionnels, contrairement à un salarié. Si un client est mécontent, c’est à vous qu’il s’adressera. Là où, dans le salariat, le supérieur hiérarchique peut jouer le rôle de tampon.
De la même manière, vos patrimoines personnels et professionnels sont liés.
Kézako ? En cas de redressement judiciaire, les huissiers peuvent se saisir de vos biens pour rembourser vos créanciers. C’est rare, mais cela arrive. Il vaut mieux le savoir avant de se lancer dans le grand bain 😊
📣 L’astuce Pakko Pour mieux vous protéger, vous pouvez opter pour l’EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée) ou bien rédiger une déclaration d’insaisissabilité.
La vie d'indépendant au quotidien
Les lieux et horaires de travail
La vie d’indépendant n’offre pas le même rythme qu’en salariat.
Exit le travail imposé du « lundi au vendredi » ou les horaires « 8h-17h ». En fonction de votre activité, vous pourrez également travailler à domicile : goodbye les heures interminables passées dans les transports. Sans regret !
En clair, vous êtes libre de vous organiser comme vous le souhaitez, c’est vous qui décidez. Il n’y a pas de réelles limites d’horaires ou de jours travaillés, sauf celles que vous vous fixez.
Le petit + ? Aller faire vos courses, un mardi à 15h, ne pose plus réellement de problèmes 😊 Le côté moins fun ? Dur dur de déconnecter, mais pas impossible. Pour en savoir plus, découvrez nos 7 conseils pour bien travailler à la maison.
L’indépendant multi casquette
Compta’, marketing, commercial, RH… Dans une entreprise, chaque service est bien délimité et chacun a son poste. L’employeur attend de son salarié qu’il exécute les tâches indiquées dans sa fiche de poste.
Lorsque vous créez votre propre activité, vous devenez multicasquette. En plus de travailler pour votre client, votre quotidien sera rythmé par de nombreuses missions annexes :
- Prospecter pour trouver des clients
- Communiquer pour développer votre visibilité
- Réaliser des devis, factures et autres contrats
- Faire les relances en cas d’impayés
- Réaliser vos déclarations de chiffre d’affaires et d’impôts
La liste est non exhaustive !
Vous l’avez compris, un minimum de rigueur et d’organisation semble donc indispensable pour bien gérer votre activité.
Les finances et la gestion du budget
La gestion des revenus quand on est indépendant
Contrairement au salariat, où vous percevez un salaire tous les mois, l’entrepreneuriat ne vous assure pas une régularité des revenus. Si vous ne travaillez pas, vous n’avez pas de rentrées d’argent, et ne pouvez pas vous rémunérer (surtout au début).
En plus de trouver des clients, l’enjeu est aussi de fixer des tarifs rentables. Vous n’êtes pas obligé de pratiquer de petits prix sous prétexte que vous débutez. Vos différentes expériences, compétences et soft kills (savoir-être) sont des éléments à prendre en compte.
Pour autant, nous savons à quel point il peut être difficile de fixer ses tarifs quand on est indépendant.
Bonne nouvelle, Pakko a créé un simulateur pour vous aider à calculer votre TJM (tarif journalier) 👇
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L’importance de la trésorerie en freelance
Pour vous développer sainement, vous avez besoin d’avoir une trésorerie. En cas de période creuse, ou pour investir dans une formation, vous pourrez piocher dans ce « matelas de sécurité ». Prenez le réflexe de mettre une partie de votre chiffre d’affaires en trésorerie. Au début, ça peut-être 5% (c’est toujours mieux que rien), puis 10, 15 ou 20% lors des mois plus fructueux.
Pour bien gérer vos finances, vous pouvez également utiliser un logiciel de gestion complet comme Pakko. Devis, facturation, calcul des cotisations ou encore suivi des projets, notre outil a été pensé par des indépendants pour les indépendants (en micro-entreprise) !
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Le cumul micro-entreprise et aides sociales
Peu d’indépendants le savent, mais il est possible de cumuler une activité en micro-entreprise avec le chômage (ARE). Attention, en tant qu’indépendant, vous ne cotisez pas pour le chômage. Par contre, vous pouvez vous lancer tout en percevant des allocations Pôle Emploi liées à votre ancienne activité salariée. Les APL et la prime d’activité sont également cumulables, selon vos revenus.
La création d’entreprise ouvre le droit à de nombreuses aides, comme l’ACRE (exonération partielle des cotisations sociales) ou le NACRE (dispositif d’accompagnement avec souscription d’un prêt à taux zéro). Il existe également des aides au financement (prêts d’honneur, microcrédits) et des subventions pour les entrepreneurs handicapés.
📣 L’astuce Pakko Et l’achat immobilier, c’est possible quand on est indépendant ? Oui, mais c’est moins facile que si vous étiez salarié. La plupart du temps, les banques demandent trois années d’activité avec un chiffre d’affaires en progression. Pour optimiser vos chances d’avoir un prêt bancaire, soyez irréprochable dans la tenue de vos comptes.
Les relations humaines
Patron vs clients : quelles différences ?
Quand vous devenez indépendant, vous êtes votre propre patron. Vous n’avez donc plus de directeur ni de hiérarchie, vous n’êtes plus lié par le biais d’un contrat de travail. Cette notion est extrêmement importante à comprendre pour construire une activité durable.
Par conséquent, le lien de subordination disparaît : votre client n’a pas le droit d’exercer un quelconque pouvoir de direction. Autrement dit, il ne peut pas vous imposer un rythme ou bien des vacances, vous donner des ordres, voire sanctionner votre travail par des méthodes issues du salariat. Dans le cas contraire, il s’agirait de salariat déguisé et c’est interdit.
L’enjeu est donc de voir votre client comme un véritable partenaire. En échange d’une rémunération, vous l’aidez à atteindre ses objectifs : c’est gagnant-gagnant. Il s’agit d’une relation horizontale, et non plus verticale. Pour aller plus loin, découvrez nos conseils pour réussir une négociation client.
📣 L’astuce Pakko En freelance, on parle de «clients» et non de «patron», de «rémunération» et non de «salaire», de «missions» et non de «fiche de poste». Petit à petit, il est important de vous familiariser avec le vocabulaire de la vie d’indépendant.
Collègues vs business bestie
Avant que le Covid ne passe par là, les choses étaient assez claires : la grande majorité des salariés travaillaient au sein des mêmes locaux, et dans certains cas, partageaient les bureaux en open space. C’était probablement aussi votre quotidien ?
Si vous devenez indépendant, vous n’aurez pas de collègues à proprement parler : personne ne sera assis à côté de vous toute la journée (sauf peut-être votre chat 😻), vous n’aurez personne avec qui discuter à la machine à café. Pour autant, la vie d’indépendant n’est pas forcément synonyme de solitude.
Coworking, working cafés, apéros freelances, événements de réseautage, il existe de nombreux moyens de rencontrer d’autres entrepreneurs. Vous pouvez même tester le « co-homing », c’est-à-dire aller travailler chez des freelances, rejoindre des communautés, voire trouver un véritable business bestie.
La différence avec le salariat ? Rien n’est imposé. En indépendant, vous avez le choix de voir (ou non) d’autres personnes. Ça change tout !
Les concurrents en indépendant
À moins que n’ayez une idée révolutionnaire, vous aurez des concurrents.
Rassurez-vous, c’est une bonne nouvelle pour votre business : ça signifie qu’un marché économique existe pour l’offre que vous allez proposer, et donc qu’il y a de la demande (des clients). L’enjeu sera de trouver un positionnement différent.
Chez Pakko, nous vous conseillons de voir vos concurrents comme des « collègues », plutôt qu’une cible « à abattre ». Ces fameux concurrents pourraient, un moment ou l’autre, devenir de potentiels collaborateurs. Il n’est plus rare de voir des indépendants concurrents travailler ensemble, sur des projets communs.
Au début de votre activité, certains pourraient même vous mettre en relation avec des prospects ou faire appel à vous comme sous-traitant.
La gestion de la vie privée
L’équilibre entre vie pro et vie perso
Attention, si vous travaillez de chez vous, il peut être plus difficile de déconnecter, et donc de s’arrêter. La frontière entre le pro et le perso est souvent mince, surtout quand on se lance.
Pour concilier vie de famille et vie d’indépendant, voici quelques ingrédients miracles :
- Une bonne dose d’organisation ;
- Un minimum de planification ;
- Et surtout, des limites à fixer (temps de travail vs temps pour votre vie personnelle).
Vous pouvez également vous aménager une véritable pièce bureau, tester les espaces de coworking ou travailler dans un café. Cela peut vous aider à séparer le pro du perso.
Les vacances en étant indépendant : c’est possible ?
Quand on est salarié, la question ne se pose pas : les jours de repos et de vacances sont décidés par un supérieur hiérarchique. Vous avez le droit à 5 semaines de congés payés minimum par an.
Lorsqu’on est indépendant, il n’y a aucune règlementation sur les congés. C’est à vous de planifier vos jours off et vos vacances, si vous souhaitez en prendre (ce qu’on vous conseille vivement !). Légalement, vos clients n’ont pas le droit de vous l’interdire. En pratique, ils peuvent faire la moue…
Alors comment limiter l’impact côté client, et passer des vacances sereines ?
- Prévenez de votre absence au moins un mois à l’avance
- Faites des rappels réguliers à vos clients
- Préparez votre absence et anticipez vos missions en cours
- Communiquez auprès de vos prospects : mail automatique, post sur les réseaux sociaux.
Encore une fois, l’organisation, l’anticipation et la communication sont les clés.
📣 L’astuce Pakko Attention, les congés payés n’existent pas quand on est indépendant : pendant que vous ne travaillez pas, il y a moins (ou pas) d’argent qui rentre. Le budget vacances est donc à prévoir tout au long de l’année, en mettant un peu d’argent de côté chaque mois (#trésorerie).
Zoom sur la protection sociale en indépendant
Santé, retraite et congé maternité en micro-entreprise
Là encore, il existe un certain flou sur la protection des indépendants.
Faisons un premier point pour démêler le vrai du faux :
1. En tant que futur micro-entrepreneur, vous serez rattaché au régime général de la sécurité sociale, comme les salariés. Les échanges sont donc relativement fluides avec les organismes.
2. Vous payez des cotisations sociales à l’URSSAF, tous les mois ou trimestres (selon la périodicité choisie) : ces cotisations assurent votre protection sociale.
= oui, vous êtes couvert en micro-entreprise, et oui, vous cotisez pour votre retraite.
Plus précisément, ces cotisations sociales vous permettent d’obtenir :
- Le remboursement des médicaments, des consultations et des frais d’hospitalisation (même prise en charge que les salariés)
- Une couverture maternité et paternité (la durée maximale du congé est égale à celui des salariées, soit 112 jours)
- Des indemnités journalières en cas de maladie, d’accidents du travail
- Une pension retraite de base et complémentaire
⚠ Ce qui est vrai : la perception et le montant de certaines indemnités peuvent varier en fonction de votre chiffre d’affaires ou de la nature de votre activité. Il faut donc bien vous renseigner sur vos droits quand vous devenez indépendant en micro-entreprise.
Zoom sur les prévoyances et assurances complémentaires
Deux risques majeurs ne sont pas couverts quand on est indépendant : l’incapacité de travail et la perte de revenus. Les prévoyances sont donc là pour couvrir ce qui ne l’est pas et/ou apporter une aide financière supplémentaire. Et ça n’est pas négligeable ☝️
- La prévoyance retraite : intéressante, notamment si vous faites peu de chiffre d’affaires (pour rappel, votre future pension est calculée selon votre CA). Cette prévoyance viendra compléter votre retraite de base et complémentaire.
- La prévoyance santé : avec une prévoyance santé, comme Alan ou Wemind, vous pourrez bénéficier d’une aide supplémentaire pour compenser la perte de revenus.
- La prévoyance invalidité : là encore, la sécurité sociale a ses limites sur le montant de la pension 💰 Grâce à une prévoyance, vous pourrez obtenir une aide économique supplémentaire en cas d’invalidité de travail.
Petite précision : les prévoyances, parfois appelées assurances complémentaires, ne sont pas obligatoires en micro-entreprise… mais vivement recommandées. Comme l’adage le dit si bien, il vaut mieux prévenir que guérir 😊
Le droit à la formation en indépendant
« Les indépendants ne peuvent pas se former », « Il n’y a pas de fonds de formation pour les micro-entrepreneurs » …
👉 C’est faux !
En micro-entreprise, vous avez deux possibilités pour financer une formation :
- Le CPF (Compte Personnel de Formation) : pendant votre carrière professionnelle, vous avez cotisé des droits à la formation sous la forme de crédits CPF. Ces droits sont consultables sur moncompteformation.gouv.fr Vous pouvez les utiliser pour financer une formation reconnue par l’Etat, uniquement si elle figure dans cet annuaire.
- La CFP (Cotisation pour la Formation Professionnelle) : dédiée aux indépendants, cette cotisation est automatiquement prélevée lors de votre déclaration de chiffre d’affaires, puis redistribuée à votre FAF (Fonds d’Assurance Formation). L’avantage ? Vous pouvez bénéficier de droits à la formation dès le premier euro encaissé.
📣 L’astuce Pakko Prenez le temps de bien vous renseigner sur la formation : détail des modules, objectifs pédagogiques, modalités de paiement, type de suivi, personnalité du formateur… Attention aux vendeurs de rêves !
Vous savez désormais les différences entre un salarié et un travailleur indépendant. Pour aller plus loin, vous pouvez également visionner la mini-série sur les indépendants d’Alexis Minchella. Un doute ou une question sur la gestion de votre micro-entreprise ? Contactez notre équipe. On est là pour ça !